Bourse-à-pasteur
La bourse-à-pasteur
Les cruciverbistes s'adonnent aux mots croisés, les crucinuméristes aux nombres croisés, pendant que des épistémologues retracent l'épopée cruciale de l'invention du tournevis cruciforme et que des botanistes se penchent sur la détermination délicate des Crucifères : ces fleurs à pétales en croix.
Crucifères qui au reste se disent désormais « Brassicacées » (du latin brassica : chou), par refonte et uniformisation des noms de familles. Ainsi devraient disparaître du langage botanique ces mots magnifiques et directement parlants que sont « Ombellifères, Graminées, Papilionacées, Crucifères ». Maintenons-les, pour le plaisir et pour la poésie !
La bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris (L.) Medikus) est une des plantes les plus communes au monde. Adaptée à tous les climats et tous les sols, elle suivit l'Homme partout où il s'installa : elle est la plante compagne par excellence.
Ce cosmopolitisme exacerbé pourrait être à l'origine des nombreuses fantaisies anatomiques de la plante : fleurs vertes, tiges « soeurs siamoises », sépales transformés en feuilles ou pétales en étamines, apparition de bractées à l'aisselle des fleurs, etc.
Dans l'Indre, elle fleurit toute l'année, dans les terrains incultes et cultivés, dans les jardins, sur les vieux murs...
Une autre espèce, plus rare : Capsella rubella Reuter, inféodée aux lieux sableux ou pierreux, se différencie par son calice rougeâtre, ses pétales ne dépassant guère les sépales et par ses fruits à bords concaves.
La bourse-à-pasteur doit son nom à ses fruits aplatis et en coeur renversé (à bords droits)... qui évoquèrent jadis la bourse plate et peu garnie des bergers.
Chronique NR du 22 mars 2007
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