Archives Fonge et Florule

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Eloge du lierre

Éloge du lierre


Photo Yvan Bernaer

 

Il faut voyager en hiver... pour se rendre compte de l'incroyable colonisation du lierre dans tous les points du paysage. Il apporte du vert à un moment où la nature en manque, et habille avantageusement les arbres, les murs, les clôtures... les poteaux EDF et autres laideurs fabriquées par l'homme.

 

"Lierre" est un mot à sonorité miellée. Remontons-en le cours, jusqu'à sa source étymologique.
"Lierre" s'écrivait "lyere" au XIVe siècle, où il était la synthèse agglutinée de l'article "le" et de l'ancien français "ierre", dérivé de "edre", issu lui-même du latin "hendere" : prendre, saisir.

L'origine latine du mot s'est conservée dans le nom scientifique de la plante : Hedera helix Linné, dont l'épithète spécifique est erronée : le lierre ne s'enroule pas "en spirale" (helix) autour de son support, mais simplement s'y accroche, à l'aide de ses crampons (qui ne sont pas des suçoirs !).

Les préjugés ont la vie dure : le lierre demeure le mal aimé des villes et des campagnes. Pourtant, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté s'accordent désormais à reconnaître en lui un allié, un protecteur, un ami : son épais feuillage est un abri, un régulateur thermique et un garde-manger ; nombre de monuments historiques doivent au lierre d'être encore en vie, et les arbres sains ont tout à gagner de son humus et de son humidité.

Quant aux oiseaux, aux chauves-souris, aux petits rongeurs, aux insectes... en ces périodes de froidure et de disette... ils lui vouent un culte dionysiaque : le lierre est leur Armée du Salut, leur Secours Catholique... leur Resto du Cœur...

 

Chronique Echo du Berry du 14 janvier 2010



16/01/2010
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