Graphis scripta
Graphis scripta
Photo Yvan Bernaer
Les manifestations de l'anthropocentrisme – qui rappelons-le placent l'homme au centre de l'univers – sont nombreuses et variées. Tantôt ostentatoires et féroces, tantôt discrètes et diffuses, elles s'insinuent dans les champs de l'activité humaine parfois les plus inattendus. Par exemple en lichénologie, où plusieurs noms de lichens font référence à des signes écrits – création , il va sans dire, spécifiquement humaine.
Graphis scripta (Linné) Acharius en est le cas le plus spectaculaire : il porte doublement la marque de l'écrit dans son nom (du grec graphein : écriture, et du latin scriptura : écriture). Ce sont les lirelles, sortes de petits vermisseaux se tortillant sur l'écorce, qui rappellent une écriture ancienne ou asiatique. Remarquons que le joli mot de lirelle1 présente quelque homophonie avec lire et livre, qui sont cependant d'une tout autre origine.
Signalons aussi les genres Graphina, Lithographa (écriture sur pierre), Opegrapha (écriture en trou, c'est-à-dire gravée), et Phaeographis (écriture brune).
Graphis scripta est proche de Graphis elegans – dont l'ouverture des lirelles est moins prononcée et qui présente des réactions chimiques différentes2. Ces deux lichens crustacés affectionnent les écorces lisses des feuillus. Le Graphis scripta de la photo tapisse les écorces de hêtres, aux Parelles, sur la commune de Crevant, au sud de La Châtre.
1 Lirelle : du latin lira : sillon ; apothécie dont le disque est étiré en fissure linéaire.
Lire : du latin legere : rassembler, recueillir, choisir.
Livre : du latin liber : écorce sur laquelle on écrivait avant la découverte du papyrus.
2 Graphis elegans réagit en jaune puis en rouge à la potasse, en orange à la paraphénylènediamine, alors que Graphis scripta est insensible à ces réactifs.
Photo Yvan Bernaer
Les manifestations de l'anthropocentrisme – qui rappelons-le placent l'homme au centre de l'univers – sont nombreuses et variées. Tantôt ostentatoires et féroces, tantôt discrètes et diffuses, elles s'insinuent dans les champs de l'activité humaine parfois les plus inattendus. Par exemple en lichénologie, où plusieurs noms de lichens font référence à des signes écrits – création , il va sans dire, spécifiquement humaine.
Graphis scripta (Linné) Acharius en est le cas le plus spectaculaire : il porte doublement la marque de l'écrit dans son nom (du grec graphein : écriture, et du latin scriptura : écriture). Ce sont les lirelles, sortes de petits vermisseaux se tortillant sur l'écorce, qui rappellent une écriture ancienne ou asiatique. Remarquons que le joli mot de lirelle1 présente quelque homophonie avec lire et livre, qui sont cependant d'une tout autre origine.
Signalons aussi les genres Graphina, Lithographa (écriture sur pierre), Opegrapha (écriture en trou, c'est-à-dire gravée), et Phaeographis (écriture brune).
Graphis scripta est proche de Graphis elegans – dont l'ouverture des lirelles est moins prononcée et qui présente des réactions chimiques différentes2. Ces deux lichens crustacés affectionnent les écorces lisses des feuillus. Le Graphis scripta de la photo tapisse les écorces de hêtres, aux Parelles, sur la commune de Crevant, au sud de La Châtre.
1 Lirelle : du latin lira : sillon ; apothécie dont le disque est étiré en fissure linéaire.
Lire : du latin legere : rassembler, recueillir, choisir.
Livre : du latin liber : écorce sur laquelle on écrivait avant la découverte du papyrus.
2 Graphis elegans réagit en jaune puis en rouge à la potasse, en orange à la paraphénylènediamine, alors que Graphis scripta est insensible à ces réactifs.
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