L'amadouvier
L'amadouvier
L'amadouvier¹ est par excellence l'aliment du feu.
C'est ce champignon que l'on retrouva, en compagnie de rognons de pyrite de fer et de silex, dans des gisements datant du Mésolithique. Les hommes préhistoriques l'utilisaient pour allumer et transporter le feu. Fort de cet enseignement, notre ami André Rigaud, préhistorien bien connu des Indriens, réitéra ces gestes² à l'aide de morceaux de ce polypore récoltés dans la région.
L'amadouvier – à l'instar de ses congénères les autres ungulines – est affecté d'un géotropisme prononcé : quand le tronc³ sur lequel il pousse tombe au sol, le champignon se déforme, se retourne sur lui-même, jusqu'à ramener sa face fertile en direction de la terre.
"L'amadou (chair de l'amadouvier)... s'enflamme comme le coeur des amoureux !" ... charmante image certes, qui autoriserait à rapprocher ce mot de l'ancien provençal "amador" : celui qui aime... mais dont ne sont pas dupes les philologues, qui savent qu'une comparaison ne se fait jamais d'un sens figuré vers un sens propre , mais procède toujours en sens inverse.
De dépit amoureux... rabattons-nous sur un "ad manum dulce" : doux à la main (autre étymologie attestée)... et doux à l'oreille... en caressant la chair du champignon.
Notes :
1 – Fomes fomentarius (Linné : Fries) Fries : du latin "fomes" : aliment pour le feu, en redondance dans le binôme latin.
2 – Gestes immortalisés dans des séquences filmées présentées à Argentomagus.
3– L'amadouvier est commun sur toutes sortes de feuillus.
Chronique Echo du Berry du 2 avril 2009
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