Archives Fonge et Florule

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L'orchis bouc

Le satyrion
 
Photo Yvan Bernaer

 

 «  - Qui regarde passer les trains ?

- Les vaches !

- Et qui regarde passer les voitures ?

- Les ORCHIS-BOUCS, bien sûr !!

- Bravo ! ...ils pâturent en ce moment en plein bord de rocade de Châteauroux, direction nord, au pied du feu rouge de la route du Poinçonnet. Garez-vous à droite, avenue Jean Patureau Francoeur, le long du garage Roy, et approchez-vous d'eux... le livre de Maeterlinck en main. »

 

« C'est assurément, de toutes nos Orchidées indigènes, la plus remarquable, la plus fantastique, la plus stupéfiante.  Si elle avait la taille des Orchidées américaines, on pourrait affirmer qu'il n'existe pas de plante plus chimérique. Figurez-vous un thyrse, dans le genre de celui de la Jacinthe, mais en plus haut. Il est symétriquement garni de fleurs hargneuses, à trois cornes, d'un blanc verdâtre pointillé de violet pâle. Le pétale inférieur, orné à sa naissance de caroncules bronzées, de moustaches mérovingiennes et de bubons lilas de mauvais augure, s'allonge interminablement, en forme de ruban tirebouchonné de la couleur que prennent les noyés après un mois de séjour dans la rivière. De l'ensemble, qui évoque l'idée des pires maladies et paraît s'épanouir dans on ne sait quel pays de cauchemars ironiques et de maléfices, se dégage une affreuse et puissante odeur de bouc empoisonnée qui se répand au loin et décèle la présence du monstre. »

Maurice Maeterlinck, « L'intelligence des fleurs », 1907.

 

L'orchis-bouc :Himantoglossum hircinum (Linné) Sprengel (du grec himas : lanière et glossa : langue) est une des orchidées les plus courantes parmi la quarantaine d'espèces que recèle le département de l'Indre. Mimétique comme un caméléon, il habite les talus et broussailles des sols calcaires. Ouvrez l'oeil !

 

Chronique NR du 21 juin 2007



13/08/2007
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