La Cardamine hirsute
La Cardamine hirsute
S'entendre
dire de cette charmante petite fleur blanche, si lisse et si polie, si soignée
et bien coiffée... qu'elle est hirsute, sonne comme une incongruité – comme si,
faute de poils ébouriffés, de touffes échevelées où accrocher notre regard...
le mot incongru éructait et nous raclait la gorge.
Carl von Linné y alla fort, le jour où il nomma la petite Crucifère Cardamine
hirsuta Linné... pour quelques poils épars sur les feuilles et la base
des tiges, seulement visibles sous la loupe.
Hirsute est doté d'une acception botanique : garni de longs poils très fournis – laquelle glisse par attraction vers le sens commun : ébouriffé, échevelé, hérissé. Le mot est alors quasiment synonyme de strigueux et hispide : hérissé de poils grossiers. Des dizaines de plantes portent ces épithètes, et un botaniste méticuleux et besogneux s'amusera peut-être un jour à en faire l'inventaire, à observer et compter les poils sous la loupe...
Par ses fleurs à quatre étamines, en grappes courtes dépassées par les fruits jeunes, ses pétales fins et dressés, ses tiges glabres, ses feuilles de la base en rosette, à folioles ovales (celles de la tige étant étroites), notre fleurette se singularise au sein des cinq cardamines présentes en Berry. Mais le plus sûr moyen de la saluer est d'avoir à l'esprit son extrême précocité : elle s'épanouit dès janvier-février, dans les friches, sur les talus et les vieux murs.
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