La Laîche lisse
Promenez-vous au joli mois de mai, le long de la Creuse entre Fresselines et Crozant, au bord de la Sédelle vers le Pont Charraud, en lisière du ruisseau des Parelles, à Crevant, ou aux sources de la Bouzanne, à Aigurande : vous y rencontrerez un haut et élégant Carex, qui vous obsèdera de son mince épi mâle en massue érigé sur un long pédoncule terminal, roux comme un renard. Il s'agit du Carex glabre : Carex laevigata Smith (du latin laevis : lisse, poli), appelé encore Carex helodes, c'est-à-dire Laîche des marais.
En sus de la magnificence de son épi mâle, Carex laevigata parachève sa grâce par deux ou trois épis femelles longs et effilés, dressés ou légèrement penchés, vert teinté de fauve, à utricule glabre muni d'un bec bifide s'ouvrant sur trois stigmates.
Ce Carex a une particularité rare : il est doté d'une ligule et d'une antiligule. La ligule (du latin ligula : petite langue), est une languette membraneuse, de forme et de dimension variées, située à la jonction de la gaine et du limbe, sur la face interne de la feuille ; l'antiligule lui est opposée et prolonge la gaine.
La Laîche lisse se plait dans les bois humides, le long des rivières et des ruisseaux, dans les aulnaies à sphaignes, sur sol acide. Elle est une plante de demi-ombre : elle est comme ces gens qui, pour pique-niquer, s'assoient moitié au soleil, moitié à l'ombre.
(17 mai 2012)
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