Archives Fonge et Florule

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La morille blonde

La morille blonde

 

"Le secret des Morilles les rend plus proche du Diable que de Dieu..."

Claude Allard


Photo Yvan Bernaer

 

"Champignons-éponges"... les morilles n'ont pas à rougir de ce nom : leur masse alvéolée et tendre ne ressemble-elle pas à nos anciennes éponges, et comme elles, n'ont-elles le pouvoir de gonfler en un clin d'oeil, sous une bonne pluie !

Le chapeau de notre morille blonde (et ronde) : Morchella Rotunda (Persoon) Boudier, est truffé d'alvéoles amples et confus, polygonaux-gaufrés.

Eh oui ! "Alvéole" est un nom masculin "vieilli", rajeuni et relooké au féminin par nombre d'écrivains, dont Gide, Giraudoux, Simenon, Cocteau, Gracq...

Comment ne pas céder, en effet, en songeant aux niches alvéolaires céracées et miellées des abeilles... à la douceur du giron féminin !

Très large d'esprit, la morille blonde "fait terreau de tout sol" : sable, argile, calcaire...

et très indépendante de caractère, fantaisiste, cabotine... elle apparaît aussi bien le long d'un ruisseau, sur le bord d'un fossé, sous un orme, un frêne, un noisetier, un tilleul, un chêne... que dans un bosquet ou au milieu d'un pré, d'un parc, d'un jardin ... d'un champ abandonné de luzerne ou de topinambours.

 

Note :

Notre morille participe des morilles adnées (la séparation entre le chapeau et le pied est sans limite précise).  
Suivant les auteurs, elle est placée au rang d'espèce ou de variété. Émile Boudier – à qui l'on doit la paternité de nombreuses morilles – en fait une espèce à part entière. Meinhard Moser, quant à lui, la considère comme une variété de Morchella esculenta, au même titre que les variétés "crassipes, alba, atrotomentosa". André Marchand reprend cette classification en y incluant les variétés "rigida, umbrina, albida, cinerascens, virescens", et les formes "alba, cinerea et fulva" de la variété "rotunda". Émile Jacquetant, de son côté, crée carrément une stirpe "Morchella rotunda" comprenant neuf taxons. Tout cela a de quoi nous laisser perplexe...



 

Chronique Echo du Berry du 30 avril 2009



02/05/2009
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