Archives Fonge et Florule

7 clés pour le lierre

Photo Yvan Bernaer

1 – Le lierre est un "evergreen". Cette aptitude à rester toujours vert, il la doit à son lointain passé de plante relique de la fin de l'ère secondaire, où régnait un climat tropical.

2 – C'est à ce passé tropical que le lierre doit sa floraison tardive, en automne. Ses petites fleurs vert jaunâtre, nectarifères, disposées en ombelles, attirent les derniers bastions grésillants d'abeilles. Ses fruits mûrs en hiver sont une provende pour les oiseaux.

3 – Le lierre ne fleurit que lorsqu'il grimpe (jamais quand il rampe)... car il a un besoin absolu de lumière pour développer ses rameaux florifères.

4 – Les feuilles du lierre accusent un polymorphisme déconcertant : lobées au sol, ovales à lancéolées en hauteur, avec bien sûr tous les intermédiaires et mélanges dont la nature est prolixe. Ce constat, comme celui de sa floraison, permettent d'accepter l'idée qu'il n'existe qu'une seule et même espèce de lierre sauvage en France : Hedera helix linné.

5 – Si le lierre colonise beaucoup plus volontiers les feuillus que les conifères, c'est toujours en vertu de ce sacro-saint besoin de lumière – dont il profite en hiver. Et quand il s'aventure sur les résineux, il préfère les pins, aux aiguilles clairsemées et perméables au soleil.

6 – Arbre, arbuste ou liane ? Malgré son "tronc" ligneux, les quelque trente mètres de hauteur qu'il peut atteindre, il ne tient pas debout tout seul. "Liane arborescente" semble alors un bon compromis – terme qu'il partage avec sa petite soeur la Clématite et avec son petit frère le Chèvrefeuille.
7 – Une curieuse fleur brune, dressée comme un cierge, pousse parfois à son pied. C'est une orobanche : Orobanche hederae, qui festoie sur ses racines.

Chronique Echo du Berry du 21 janvier 2010