Agrostis capillaris
Les agrostides sont la fine fleur des graminées. Les plus fines et délicates qui soient (sobriété et petitesse obligent : de minuscules épillets réduits à une seule fleur).
Fines... comme perle fine, lingerie fine, épicerie fine, fine champagne, fine de claire, pensées fines...
Promenons-nous dans la campagne en ce mois de juillet... la frétillante dentelle de l'agrostide capillaire rougeoie par touches le coeur des prés, par vaporeuses bandes le bord des routes. Aérienne, légère, elle nous entraîne dans ses évaporations suaves de l'été.
Cinq agrostides frissonnent dans le département de l'Indre : notre Agrostis capillaris Linné, dont la ligule (petite langue membraneuse à la base de la feuille) est comme coupée ; il affectionne les prairies plutôt sèches et les lieux piétinés. Agrostis canina Linné, qui tire la langue comme un chien (ligule allongée-aiguë), et barbote volontiers dans l'eau... comme un chien également (double petit moyen mnémotechnique). Agrostis stolonifera Linné, souvent verdâtre-blanchâtre, et qui affiche un penchant certain pour les terrains soumis à l'inondation hivernale. Agrostis gigantea Roth, qui en est une variante géante, aime les jachères et les moissons... et Agrostis vinealis Schreber, pionnier des sols sablonneux et secs.
Notre regard n'oubliera pas de se porter avec attention – avec affection – sur ces graminées après leur floraison. Si la plupart d'entre elles se rétractent après leurs noces... notre agrostide capillaire, elle, demeure rose et pimpante, largement étalée.
Note :
Une monographie : « Agrostis de France », de Robert Portal, est annoncée pour la fin de l'année 2008.
Chronique NR du 24 juillet 2008
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