Éloge du buis
Lorsqu'il est roi dans un paysage, qu'il recouvre certains flancs basaltiques des montagnes ardéchoises, qu'il pénètre dans les ravins arides et calcaires des Monts d'Olmes, en Ariège, qu'il tapisse quelques pentes granitiques des bords de Creuse en Boischaut-Sud, ou façonne d'obscures voûtes barbues de mousses dans les coulées calcaires de Fontgombault... le buis nous plonge dans une atmosphère étrange, exotique.
Le buis : Buxus sempervirens Linné, aime les lieux chauds et généralement calcaires, mais il ne dédaigne point les sols acides. Typiquement arbuste d'ombre ou de demi-ombre, il s'insinue volontiers dans les chênaies-charmaies (et parfois dans les pinèdes) du Berry, quand il ne crée pas lui-même sa propre forêt. Sempervirent, monoïque*, il épanouit ses petits bouquets de fleurs jaunâtres et unisexuées à l'aisselle des feuilles (une fleur femelle entourée de cinq-six fleurs mâles).
Le buis (du grec puxos, du latin buxus : nom de la plante) est à l'origine de nombreux toponymes : Le Buis, Bouix, Bussière(s), Busson, Busserolles, Busserette(s), Boisserolle(s), Boissière(s), Buxière(s), Buxerette, Buxeuil, Buxerolle(s), Bouesse, etc.
(21 mars 2013)
* Une plante est dite monoïque quand ses fleurs mâles et ses fleurs femelles sont sur un même pied (du grec monos : un seul, et oikos : habitat) ; mais le caractère monoïque se décline en deux modalités :
- plante hermaphrodite (cas le plus fréquent) : les fleurs possèdent à la fois les organes mâles (étamines), et les organes femelles (pistil).
- plante monoïque à fleurs unisexuées : les fleurs femelles et les fleurs mâles, bien que différentes et séparées, appartiennent au même pied (le buis en est un exemple, à l'instar du chêne, du saule, du noisetier...).
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