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L'Étang de Berthommiers est un petit joyau de la forêt du Poinçonnet. En faire le tour nous réserve toujours de belles surprises mycologiques : la rencontre de champignons pittoresques et colorés tels le Ganoderme luisant, la Langue de bœuf, la Russule du hêtre, ou la découverte d'espèces rares dans la région, liées à l'acidité du sol et éventuellement à la présence de hêtres, tels le Bolet pomme de pin, le Bolet de fiel, le Bolet à beau pied ou notre somptueuse Amanite vireuse, tout de satin blanc vêtue, qui s'y épanouit en luxuriance en ce moment.

L'Amanite vireuse participe du complexe phalloïdien qui regroupe le trio mortel : Amanites phalloïde, printanière et vireuse, ainsi que leurs variétés et voisines. Au sein de cet ensemble, elle se démarque par sa teinte entièrement blanche, sa spore intégralement globuleuse et la réaction jaune d'or de son chapeau à la goutte de potasse. Qui plus est, l'Amanite vireuse de l'Étang de Berthommiers appartient à la variété à pied lisse : Amanita virosa var. levipes Neville & Poumarat. Elle se singularise par sa robustesse, son chapeau à mamelon peu marqué, bas et central, et surtout par son pied non pelucheux, mais lisse ou seulement fibrilleux.

Cette amanite ne fut repérée en France qu'en 1995, sur le littoral occidental ; elle pourrait être originaire d'Amérique du Nord. Contrairement au type : Amanita virosa¹, et aux autres amanites blanches qui ne poussent qu'avec parcimonie dans nos régions, elle se montre profuse là où elle s'installe. Ce ne sont pas les multiples éclosions blanches² autour de l'étang de Berthommiers qui vont nous contredire.

(18 septembre 2014)

2   Mortelle comme l'Amanite phalloïde, il conviendra de ne pas confondre l'Amanite vireuse avec le Rosée des forêts : Agaricus sylvicola, à lames rose pâle et à pied dépourvu de volve.