Archives Fonge et Florule

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Le Polypore du bouleau


Photo Richard Bernaer


Naissant sous la forme d'un nodule, d'une hernie, d'un tubercule, le Polypore du bouleau se développe ensuite en un épais coussinet, arrondi ou réniforme. Son chapeau varie alors de l'alutacé au grisâtre ou au brun, se fendille légèrement et prend l'aspect d'une coquille d'œuf. Sa chair blanche, tendre et succulente à l'origine, de saveur et d'odeur fortement acidules, devient grumeleuse-friable avec l'âge et mollement coriace. Ses tubes blancs sont distincts de la chair, tombent dans la vétusté, et c'est à cette particularité que notre champignon doit son nom : Piptoporus betulinus (Bulliard : Fries) Karsten (du grec piptô : se détacher, tomber).

Le Polypore du bouleau eut de nombreux usages au fil du temps et à travers le monde. En voici quelques pittoresques exemples :

Sa chair – à l'instar de celle de l'Amadouvier – fut utilisée comme hémostatique non caustique pour arrêter les hémorragies légères.

La chair de ce même champignon, découpée en fines lanières perforées d'un trou d'environ un demi-pouce, servit aussi de coussinets pour les cors au pied.

La propriété d'hydrophilie de cette chair fut également mise à profit par un marchand de casquettes allemand, qui en capitonnait l'intérieur pour absorber la sueur.

Notons enfin l'utilisation du Polypore du bouleau comme cuir à rasoir – d'où son nom vernaculaire anglais : razor-strop fungus.

Piptoporus betulinus est strictement inféodé aux bouleaux (dépérissants ou morts) et les suit dans toute les contrées. Celui de la photo a élu domicile sur un Bouleau verruqueux, autour de l'Étang de Bellebouche.


(2 janvier 2014)







05/01/2014
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