Carex vesicaria
Des lignes et des rondeurs :
le carex vésiculeux
La dialectique – dans une acception proche de celle du philosophe Hegel – pourrait se définir comme un mouvement de l'esprit qui associe les contraires, les intègre en une dynamique où ils ne s'opposent pas, mais s'attisent mutuellement, s'enrichissent, se magnifient ! Ainsi en est-il de la ligne et de la rondeur.
Dans ses « Carnets du grand chemin », Julien Gracq n'a de cesse de débusquer et de célébrer les lignes du paysage : « hautes lances des peupliers, pointes des cyprès, squelettes d'arbres, échardes, flèches des cathédrales, clochers effilés, hautes tours, pignons aigus, excroissances levées, longues aiguillées, lignes d'épure... » ...et de les dialectiser avec la rondeur des vertes collines et des moelleuses vallées.
Il aurait pu écrire pareillement sur le « paysage » des eu-carex, dont les épis mâles, terminaux, généralement effilés, pointus et dressés, entrent en dialectique avec les épis femelles, denses, souvent pendants et replets de leurs utricules au ventre rond.
L'utricule est l'élément de base et l'originalité absolue des carex ou laîches. Il s'agit d'une petite outre enfermant chaque fleur femelle et ne laissant sortir en son sommet que le style et les stigmates. Autre particularité des carex : ils ont une tige trigone, ce qui les rend souvent coupants (du grec « cairô » : je coupe !).
Le carex vésiculeux : Carex vesicaria Linné, participe des grands carex qui constituent les ceintures extérieures des étangs de
Lectures :
- Julien Gracq : « Carnets du grand chemin », édition José Corti, 1992.
- « le magazine littéraire », juin 2007, consacré à Julien Gracq
Chronique NR du 7 juin 2007
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