Archives Fonge et Florule

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Complexes armillaires

Armillaria cepistipes (4) blog.jpg

Photo Yvan Bernaer

 

Dans les anciens livres de mycologie, il y avait deux armillaires : l'Armillaire couleur de miel (Armillaria mellea) et l'Armillaire dépérissante (Armillaria tabescens), précoce et sans anneau.

Mais depuis les mises en culture et les travaux relativement récents de divers mycologues – dont ceux d'Helga Marxmüller et Henri Romagnesi au début des années 80 – ce genre s'est affiné et une dizaine d'espèces et variétés européennes en ont fleuri.

Pour s'y retrouver quelque peu dans le dédale des armillaires – dont les caractères microscopiques sont monotones et les singularités macroscopiques versatiles – il conviendra de suivre un parcours fléché dont les principales indications sont les suivantes : écologie et manière de pousser (en touffes plus ou moins importantes, isolément, sur le sol, etc.), allure et stature, couleur de fond du chapeau et des mèches dont il est semé, forme, teinte et ornementation du pied, observation attentive de l'anneau quand il est présent : membraneux ou ouateux, persistant ou fragile et fugace, sa couleur...

Notre armillaire : Armillaria cepistipes f. pseudobulbosa Romagnesi & Marxmüller montre un chapeau brun-roux, ridé à la marge, parsemé de mèches plus sombres et condensées au centre, des lames blanches qui se maculent de roux et un pied en massue, brun obscur à base jaune, orné d'un anneau ouateux assez épais, blanc et fragile. Elle pousse isolément ou en petits groupes sous des chênes pédonculés mêlés de prunelliers, sur sol argilo-calcaire, à Velles, dans un endroit frais et moussu. Bien que paraissant terrestre, elle est reliée aux racines des chênes desquels elle se trouve parfois assez éloignée.

Voici un tableau comparatif des principaux caractères écologiques et macroscopiques des armillaires européennes :

 

 

habitat

Chapeau

mèches

lames

Pied

anneau

remarques

A. socialis

= tabescens

En touffes denses,

surtout sur chênes

Brun-gris

brun ocre

plus clair avec l'âge

Fines,

brunâtres à grisâtres

plus ou moins érigées

Crème à reflets rosâtres, puis roussâtres

Blanchâtre

brunissant

Pas d'anneau

 

A. ectypa

Lieux humides

sphaignes

roselières

Hygrophane

brun roussâtre carné

Innées

noirâtres au disque

Pâles puis crème rosâtre

Brun roussâtre

Pas d'anneau

 

A. mellea

En touffes importantes

surtout sur feuillus

Non strié

miel touché d'olivâtre

Fines

brunâtres

surtout au centre

Crème (parfois jaunes)

tachées de brun

Fusiforme

beige-jaune avec des teintes vineuses

Membraneux et persistant

Seule armillaire annelée sans boucles

A. borealis

Précoce

feuillus et conifères

Marge striée

jaune ocre clair

Fines

concolores

Blanchâtres

puis ochracées

Pâle roussâtre

Peu membraneux

assez persistant

 

A. griseeofusca

Rare

sur feuillus

Gris brunâtre

à centre plus sombre

Brun noirâtre

Blanc crème

Fusiforme

crème roussâtre

Membraneux

persistant

blanc

Même silhouette qu'A. Mellea mais plus élancée

odeur aromatique

A. gallica

= bulbosa

Isolée

sous conifères

paraît terrestre

Brun-roux assez pâle

Jaunes à brun-jaune

Blanches

touchées de roux

Bulbeux

Ouateux

mince

fragile

blanc bordé de jaune

 

A. cepistipes

Sur conifères

Jaune ochracé pâle

Bistre au disque

plus ou moins érigées

Blanches touchées de rosâtre

Grêle

sans jaune à la base

 

Ouateux

 

A. cepistipes f. pseudobulbosa

Isolée

sous feuillus

paraît terrestre

Brun-roux

Brunes

au centre

Blanches

tachées de roux

En massue

brun plus ou moins sombre

jaune à la base

Ouateux

assez épais

fragile

blanc

 

(11 décembre 2014)

 



13/12/2014
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