Complexes armillaires
Dans les anciens livres de mycologie, il y avait deux armillaires : l'Armillaire couleur de miel (Armillaria mellea) et l'Armillaire dépérissante (Armillaria tabescens), précoce et sans anneau.
Mais depuis les mises en culture et les travaux relativement récents de divers mycologues – dont ceux d'Helga Marxmüller et Henri Romagnesi au début des années 80 – ce genre s'est affiné et une dizaine d'espèces et variétés européennes en ont fleuri.
Pour s'y retrouver quelque peu dans le dédale des armillaires – dont les caractères microscopiques sont monotones et les singularités macroscopiques versatiles – il conviendra de suivre un parcours fléché dont les principales indications sont les suivantes : écologie et manière de pousser (en touffes plus ou moins importantes, isolément, sur le sol, etc.), allure et stature, couleur de fond du chapeau et des mèches dont il est semé, forme, teinte et ornementation du pied, observation attentive de l'anneau quand il est présent : membraneux ou ouateux, persistant ou fragile et fugace, sa couleur...
Notre armillaire : Armillaria cepistipes f. pseudobulbosa Romagnesi & Marxmüller montre un chapeau brun-roux, ridé à la marge, parsemé de mèches plus sombres et condensées au centre, des lames blanches qui se maculent de roux et un pied en massue, brun obscur à base jaune, orné d'un anneau ouateux assez épais, blanc et fragile. Elle pousse isolément ou en petits groupes sous des chênes pédonculés mêlés de prunelliers, sur sol argilo-calcaire, à Velles, dans un endroit frais et moussu. Bien que paraissant terrestre, elle est reliée aux racines des chênes desquels elle se trouve parfois assez éloignée.
Voici un tableau comparatif des principaux caractères écologiques et macroscopiques des armillaires européennes :
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habitat |
Chapeau |
mèches |
lames |
Pied |
anneau |
remarques |
A. socialis = tabescens |
En touffes denses, surtout sur chênes |
Brun-gris brun ocre plus clair avec l'âge |
Fines, brunâtres à grisâtres plus ou moins érigées |
Crème à reflets rosâtres, puis roussâtres |
Blanchâtre brunissant |
Pas d'anneau |
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A. ectypa |
Lieux humides sphaignes roselières |
Hygrophane brun roussâtre carné |
Innées noirâtres au disque |
Pâles puis crème rosâtre |
Brun roussâtre |
Pas d'anneau |
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A. mellea |
En touffes importantes surtout sur feuillus |
Non strié miel touché d'olivâtre |
Fines brunâtres surtout au centre |
Crème (parfois jaunes) tachées de brun |
Fusiforme beige-jaune avec des teintes vineuses |
Membraneux et persistant |
Seule armillaire annelée sans boucles |
A. borealis |
Précoce feuillus et conifères |
Marge striée jaune ocre clair |
Fines concolores |
Blanchâtres puis ochracées |
Pâle roussâtre |
Peu membraneux assez persistant |
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A. griseeofusca |
Rare sur feuillus |
Gris brunâtre à centre plus sombre |
Brun noirâtre |
Blanc crème |
Fusiforme crème roussâtre |
Membraneux persistant blanc |
Même silhouette qu'A. Mellea mais plus élancée odeur aromatique |
A. gallica = bulbosa |
Isolée sous conifères paraît terrestre |
Brun-roux assez pâle |
Jaunes à brun-jaune |
Blanches touchées de roux |
Bulbeux |
Ouateux mince fragile blanc bordé de jaune |
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A. cepistipes |
Sur conifères |
Jaune ochracé pâle |
Bistre au disque plus ou moins érigées |
Blanches touchées de rosâtre |
Grêle sans jaune à la base
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Ouateux |
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A. cepistipes f. pseudobulbosa |
Isolée sous feuillus paraît terrestre |
Brun-roux |
Brunes au centre |
Blanches tachées de roux |
En massue brun plus ou moins sombre jaune à la base |
Ouateux assez épais fragile blanc |
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(11 décembre 2014)
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