Cortinarius caerulescens
Cortinarius caerulescens
Cortinarius
caerulescens est le prestigieux chef
de file des Phlegmacium Caerulescentes – cortinaires à chapeau visqueux
et à pied sec, dont les teintes somptueuses oscillent du violet intense au
bleu-gris argenté, en passant par toutes les mers, tous les ciels d'azur et
tous les sommets adamantins. Devant un tel feu d'artifice de teintes cyanées,
il n'est pas étonnant que les cortinariologues en aient perdu leur latin, aient
déliré parfois jusqu'à y voir des muses1
de la danse. Sans oublier qu'à la valse des bleus et des violets s'ajoute celle
des décolorations et des jaunissements.
Caeruleus qualifie un bleu qui s'applique tant à la mer qu'à l'azur des
ciels ou à celui des cimes montagneuses. Cortinarius caerulescens2 (Schaeffer) Fries –
littéralement Cortinaire bleuissant – est tout bonnement nommé à
l'envers ; non seulement il ne bleuit pas, mais son beau bleu-gris ou violet
pâle de la jeunesse se décolore et s'ocracifie jusqu'à le rendre
méconnaissable. Cortinarius caerulescens croît dans les bois
calcaires du Berry3, principalement sous les
chênes et sous les hêtres.
1 L'un des Caerulescentes, au chapeau d'un magnifique violet saturé, se nomme Cortinarius terpsichores (du grec Terpsichore : muse de la danse).
2 Jeune, Cortinarius caerulescens a un chapeau semé de lambeaux vélaires blanc jaunâtre, ce qui accentue son aspect pâle ; les lames et le pied affichent une teinte similaire ou plus intense sous la cortine bleuâtre ; les spores (8-10 x 5-5,5 microns) sont amygdaliformes, finement et densément verruqueuses.
3 Les exemplaires de la photo poussent sous des chênes, dans les bois calcaires de Gireugne, commune de Saint-Maur (Indre) ; dans ces mêmes bois de Gireugne, sous douglas, dans les années 1990, avait été observé son homologue des conifères : Cortinarius caesiocanescens, qui perd ses teintes bleues encore plus rapidement et totalement.
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