Archives Fonge et Florule

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Cortinarius dionysae

Les Grandes Découvertes

Photo Yvan Bernaer

 

Dans le bulletin de la Société Mycologique de France de 1933, le docteur Robert Henry – qui s'avérera être le plus grand spécialiste français des cortinaires pendant soixante ans – nous fait part d'une découverte qui ne dissimule ni sa joie, ni son émotion esthétique, ni sa prudence scientifique, le tout en un langage de l'époque qui mérite le détour :

"En novembre 1932, je faisais une promenade dans la forêt de Fontainebleau, lorsqu'on me présenta un cortinaire, que je pris d'abord pour un spécimen âgé de Cortinarius coerulescens, indéterminable d'une façon certaine dans cet état et que je laissai tomber. Je le ramassai aussitôt en apercevant l'hyménium qui était d'un beau violet cendré. Décidément ce ne pouvait être un vieux champignon ! Plus grande encore fut ma surprise lorsque je le portai à mon nez : car il s'en dégageait une odeur semblable à celle de Tricholoma georgii (le Mousseron de printemps) et que l'on nomme généralement odeur de farine."

Après avoir compulsé toute la littérature cortinariologique de l'époque, pesé et soupesé les espèces proches, farinolentes, il le baptisa Cortinarius dionysae Henry.

Flotte un mystère sur ce nom magnifique. S'agit-il d'une femme : Denyse, Denise ?... ou d'un élan dionysiaque : propre à l'inspiration, à l'enthousiasme... devant l'inimaginable bleu-gris des lames de ce cortinaire ?


 

Note :

Ce cortinaire Glaucopode vient d'être photographié à Fontgombault, sous des pins en sol calcaire. Mais il croît aussi dans les bois de feuillus, notamment en forêt de Châteauroux.

 

Chronique Echo du Berry du 25 novembre 2010



29/11/2010
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