Archives Fonge et Florule

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Cortinarius rufoolivaceus

Le cortinaire rouge à lames vertes

 

Photo Yvan Bernaer

 

« Rouge cuivré du chapeau, olive gouaché des lames, bleu-violet satiné du pied : une pure merveille dans les contrastes ! Mais il y a plus que cela : ce sont des teintes sourdantes, luminescentes, porteuses de l'émotion nocturne. »

 

Le département de l'Indre s'offre le luxe de sécréter les champignons  les plus rares et fascinants qui soient : les cortinaires Phlegmacium. Ils déploient leur beauté tant dans les teintes cyanées : bleues, violettes, mauves, glauques, que dans les couleurs « matérielles » : jaunes, rousses et que dans les contrastes de couleurs : jaune-violet, ocre-bleu, vert-violet... ou rouge-olive-violet comme chez notre cortinaire : Cortinarius rufoolivaceus (Persoon) Fries. Il est l'hôte occasionnel des forêts de Laleuf, Châteauroux, et des bois de feuillus calcaires de l'Indre. Il ne semble guère redouter les rigueurs de l'hiver.

Dans leur prime jeunesse, les cortinaires Phlegmacium sont somptueusement vêtus d'une cortine – voile aranéen tendu entre le bord du chapeau et le haut du pied. Cette cortine, pour qui la découvre, est toujours un vertige esthétique : rideau de filaments ténus et fragiles, drapage de fibres précieuses, tenture de fils de soie.

Au sein de l'immense genre Cortinarius, les Phlegmacium (du grec « phlegma » : humeur, glaire, mucus), arborent un chapeau visqueux à glutineux. La viscosité, évidente par temps humide, l'est beaucoup moins par temps sec, sinon par les débris de feuilles et de brindilles agglutinés sur la cuticule. En l'absence de ces indices, le « baiser au cortinaire » s'impose : chapeau visqueux, baiser collant... doux ou amer.

 

Chronique NR du 22 novembre 2007

 

 



07/12/2007
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