Archives Fonge et Florule

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Cortinarius sodagnitus

Cortinarius sodagnitus

Photo Yvan Bernaer

 

Cortinarius sodagnitus est d'un tel violet que lorsqu'on l'a vu une fois on ne peut l'oublier... écrivait le docteur Henry – qui par ailleurs l'a magnifiquement décrit dans le bulletin de la Société Mycologique de France de 1935 :

« Cuticule visqueuse, d'abord d'un beau violet lavé de lilacin ou d'améthyste, violet azuré, avec le centre plus foncé et tacheté parfois de petits flocons roussâtres ; rapidement maculée de taches ocracé-fauve, isolées ou confluentes en vergetures, prenant assez souvent une disposition semi-circulaire par rupture de la couche pigmentaire violette ; se décolorant de bonne heure à partir de la marge qui se teinte de lilacin-ocracé puis d'ocracé et qui présente parfois dès le début de petites taches ponctiformes ou ovalaires grisâtres, assez nombreuses, ressemblant grossièrement à des piqûres d'épingles ou aux pores de la peau ; chapeau à la fin complètement décoloré, crème blanchâtre nuancé par place d'un violeté lilacin douteux ou même entièrement blanchâtre. »

Cortinarius sodagnitus1 Henry – littéralement Cortinaire reconnu par la soude – se démarque des autres Phlegmacium de teinte bleue ou violette par la spectaculaire réaction encre rouge de son chapeau à la soude2 (alors que la chair ne réagit pas)... mais il est déconcertant par les métamorphoses de son chapeau.

Cortinarius sodagnitus est un de ces joyaux que l'on rencontre certaines années en Berry, dans les bois calcaires. Depuis la mi-novembre, il s'épanouit en Indre dans les bois de Saint-Maur, de Thenay, ou dans le Bois-du-Roi de la commune Les Bordes.



1    Cortinarius sodagnitus est proche de Cortinarius dibaphus, mais chez ce dernier la réaction sodique rose-rouge s'exprime surtout sur la chair (fortement amère), alors qu'elle est lente et faible sur la cuticule ; par ailleurs, le chapeau de Cortinarius dibaphus est d'un rose violacé brunâtre, bien éloigné du bleu-violet intense de celui de Cortinarius sodagnitus. Les spores de ces deux espèces sont amygdaliformes et grossièrement verruqueuses : 8,5-10 x 5-6 microns chez Cortinarius sodagnitus, et sensiblement plus grandes chez Cortinarius dibaphus (9-11 x 5,5-7 microns).

2    Cette illumination rouge sur la cuticule lui vaut une place de choix au sein des Callochroi, par l'école cortinariologique nordique, alors que celle de l'Atlas des Cortinaires (André Bidaud, Pierre Moënne-Loccoz, Patrick Reumaux, Xavier Carteret), restant attachée à la couleur bleu-violet, le maintient dans les Caerulescentes.



19/12/2011
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