Des amanites et des confusions
Photos Yvan Bernaer
L'Amanite à pied étoilé : Amanita asteropus Sabo ex Romagnesi, originaire d'Amérique comme l'est l'Amanite vireuse à pied lisse*, fut longtemps confondue (et continue de l'être) avec l'Amanite citrine, dont elle partage les tonalités crème jaunâtre à citrin pâle.
Sa découverte en France, dans le sud-ouest, date de 1956. Depuis, elle est régulièrement observée en diverses régions de l'Hexagone, dont le Berry.
L'Amanite citrine elle-même fut allègrement confondue avec les amanites mortelles et considérée comme telle. Ce ne fut qu'en 1927 qu'elle fut réhabilitée, à l'occasion du banquet annuel de la Société Mycologique de France : chaque convive se retrouva attablé... peut-être la peur au ventre... devant une assiette d'Amanites citrines. On ne déplora ni mort ni malade, mais tous s'accordèrent pour dire que le repas fut exécrable.
Revenons à nos deux amanites citrin pâle et considérons leurs différences :
L'Amanite citrine, extrêmement commune sur tout sol et sous tout arbre, présente des teintes citrines opaques, soutenues, et arbore une volve bien circonscrite à la base du pied. Sa nette odeur de pomme de terre crue fait l'unanimité de tous les nez.
L'Amanite à pied étoilé, beaucoup plus rare, trapue et campanulée dans la jeunesse, diffuse des tonalités ivoire, translucides, vite flammées-maculées de brun roux. La base de son pied est typiquement éclatée en étoile. Quant à l'odeur, elle est faible, à mille lieues de celle de la pomme de terre crue.
L'une comme l'autre sont inoffensives. Mais les risques de confusion avec les amanites mortelles sont si grands que le bon sens recommande bien sûr de s'abstenir de les consommer.
L'Amanite citrine et l'Amanite à pied étoilé poussent de concert en ce moment autour de l'Étang de Berthommiers, en forêt du Poinçonnet, en compagnie de l'Amanite vireuse à pied lisse et de l'Amanite phalloïde.
(9 octobre 2014)
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