Des empreintes et des plantes
Photo d'Yvan Bernaer
Le Sceau de Salomon est par excellence un symbole de l'empreinte : son épais et noueux rhizome porte des cicatrices circulaires, sortes d'empreintes excavées provenant des tiges des années précédentes, évoquant peu ou prou un sceau de cire... et, ma foi, dans l'esprit imaginatif et érudit d'un botaniste, celui du Roi Salomon.
Le caractère particulier du rhizome apparaît également, certes d'une manière moins poétique, dans le nom latin de la plante : Polygonatum odoratum (Miller) Druce (du grec polys : nombreux, et gonu : genou).
Il est d'autres appellations de plantes qui naquirent de la fulgurance d'une empreinte. Citons la Fougère aigle, dont la section transversale du pétiole révèlerait l'effigie d'un aigle bicéphale, et surtout la Véronique. Carl von Linné, père du nom de la fleur, aurait perçu en ces délicates petites fleurs bleues l'empreinte du visage du Christ, telle qu'elle fut laissée sur le Saint-Suaire avec lequel Véronique l'essuya lors de la montée au Calvaire.
Deux sceaux de Salomon croissent en Berry : Polygonatum mutiflorum, dont la tige cylindrique suspend des bouquets de deux à six fleurs inodores, et Polygonatum odoratum, à la tige ailée, aux fleurs solitaires ou disposées par deux, subtilement parfumées, affectionnant les bois calcaires chauds et secs. Celui de la photo est l'hôte du Bois des Roches, sur la commune de Fontgombault.
(22 mai 2014)
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