Désir de panicule
Avoine élevée
Photos Richard Bernaer
La panicule, inflorescence graminéenne reine, atteint à sa quintessence lorsqu'elle est diffuse1 – joli mot derrière lequel s'éparpille une nuée d'épillets, légers et aériens, qui dansent et miroitent au murmure d'Éole.
Mais avant d'être diffuse, une panicule naît tout entière resserrée contre sa tige, et souvent enfermée dans le fourreau de sa feuille. Elle ne commence à se déployer que lors de la montée à fleur, frémissant de ses étamines prêtes à s'envoler au vent. C'est à ce moment fugace et fragile que le graminophile concentrera son attention sur les panicules. La plupart s'ouvrent d'un bloc, comme un ressort qui se détend, pendant que d'autres, selon les espèces et les individus, adoptent des stratégies différentes. Ainsi, de nombreuses Houlques laineuses s'étalent-elles d'abord par le bas, alors que de non moins nombreuses Avoines élevées2 s'épanouissent par les haut, dessinant en leur sommet une gerbe d'épillets diffus et comme lancés par un tube d'épillets resserrés.
À quoi servent de telles observations ? Strictement à rien. Elles ne sont là que pour le plaisir des yeux, et pourquoi pas de l'esprit... ouvrant alors à une méditation sur le temps et l'espace.
(19 juin 2014)
1 Panicule diffuse : inflorescence rameuse, à rameaux lâches, terminés chez les graminées par des épillets ou groupes d'épillets.
2 Avoine élevée : Arrhenatherum elatius (Linné) Beauvisage. Voir chronique dans L'Écho du Berry du 30 juin 2011.
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