Gymnopilus liquiritiae
Gymnopilus liquiritiae
Gymnopilus liquiritiae est un de ces champignons qui semblent naître de la foudre... et qui poursuivent leur existence ignée en un doux flamboiement.
Le mycologue Christiaan Hendrick Persoon (1761-1836) fut-il lui-même frappé par la foudre... quand il nomma ce champignon en songeant à la chair jaune, douce et parfumée de la racine de la Réglisse1 – cette Papilionacée à fleurs violettes des régions méditerranéennes ? Toujours est-il que son illumination très personnelle nous vaut la liquidité alambiquée de ce mot (liquiritiae), et nous incite à le répéter jusqu'à satiété, jusqu'à coulante appropriation : liquiritiae... liquiritiae...
Notre champignon – qui embrase le tronc mort et pourri d'un pin couché dans un bois de la région de Buzançais2 – est très précisément Gymnopilus liquiritiae (Persoon) Karsten var. liquiritiae. La fulgurance de son chapeau orange, lisse et hygrophane, est attisée par le jaune vif de ses lames et par le brun sombre immuable de sa jambe. Sa chair brun ochracé, très amère, dissuade de le consommer... fort heureusement car il est toxique.
1 La Réglisse vraie : Glycyrrhiza glabra, tient son nom du grec glukus : doux, et rhiza : racine. C'est sous l'influence de liquor que le mot glisse vers liquiritia, qui reste synonyme de glycyrrhiza : réglisse. Le bâton de réglisse que les enfants connaissent (connaissaient !) est la racine ou le rhizome de cette plante. Réglisse est un nom féminin... qui a glissé vers le masculin ; il est androgyne à l'heure actuelle.
2 Gymnopilus liquiritiae a également été observé tout récemment sur un tronc pourri de pin autour de l'Étang de Bellebouche, en Brenne.
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