L'achillée millefeuille
L'achillée millefeuille
Photo Yvan Bernaer
Telle la madeleine de Proust, l'odeur des feuilles froissées de l'achillée millefeuille me projette, avec une acuité confondante, dans le jardin de mon grand-père de ma petite enfance : son figuier ancestral adossé au vieux mur, sa cabane en planches... et surtout sa cuve de récupération des eaux de pluie – un morceau de wagon – au-dessus de laquelle je demeurais éternellement suspendu, hypnotisé par quelque grenouille, épinoche, dytique, nèpe cendrée ou gyrin effectuant ses « rondes de perle » à la surface de l'eau.
Mille est un grand nombre bien rond, comme une bille, à échelle humaine. Il s'applique à souhait aux feuilles découpées en fines lanières de l'achillée millefeuille, au millepertuis – dont les feuilles semées de glandes translucides sont comme percées de mille petits trous – à l'ancien remède appelé « eau de mille-fleurs » : urine de vaches nourries au pré et censée contenir le principe actif des fleurs prairiales, au mille-pattes, au gâteau « millefeuille »... et à notre magnifique Brenne, dite région aux mille étangs (plus du double à l'heure actuelle).
Contrairement à son apparence, l'achillée millefeuille : Achillea millefolium Linné, n'est pas une Ombellifère, mais une Composée. Elle présente des corymbes compacts de petits capitules blancs ou rosés, dont les fleurs du centre sont tubuleuses et celles de la périphérie ligulées ; les fruits, des akènes, sont oblongs et sans aigrette.
L'achillée millefeuille fleurit dans l'Indre de juin à octobre, le long des routes, dans les prairies et les friches ensoleillées.
Chronique NR du 26 juillet 2007
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