L'amanite phalloïde
Champignons : gare aux intoxications !
Photo Yvan Bernaer
Invitez-moi à manger chez vous... servez-moi un délicieux plat de champignons sauvages cuisinés par vos soins... fussiez-vous le meilleur de mes amis que je n'y toucherais pas : cinquante pour cent des intoxications fungiques sont dus à de soi-disant connaisseurs !
Rien de plus facile, en effet, qu'une redoutable confusion parmi la pléiade des champignons de l'Indre. Leur monde est un dédale de ressemblances, de travestissements, de simulacres, de pièges.
Certains groupes sont particulièrement « sournois ». Tenez, nos bonhommes rosés, eh bien ils cachent plusieurs toxiques dans leurs rangs ! Idem pour les bolets et les grandes coulemelles. Notre populaire pied-dur, quant à lui, n'a pas son pareil pour troquer son identité avec les petites lépiotes, inocybes et clitocybes vénéneux qui poussent de concert avec lui sur les pelouses... pendant que le « perfide » entolome livide se déguise, à sa guise, en mousseron, oreille-d'épine, meunier... et même cèpe !
Mais l'amanite phalloïde : Amanita phalloides (Fries) Link, demeure de loin le champignon le plus dangereux d'entre tous : responsable de la plupart des empoisonnements mortels, elle est le champignon qu'il faut connaître avant tout autre : son chapeau vergeté, typiquement vert olive, jaune olive ( mais aussi blanc ou gris-brun !), ses lames blanches et son anneau membraneux retiennent l'attention. C'est cependant vers la volve en sac, à la base du pied, que doit se cristalliser toute la vigilance : ce caractère morphologique est rédhibitoire.
L'amanite phalloïde est une merveille de la nature. Je ne cesse d'admirer sa funeste beauté.
Chronique NR du 11 octobre 2007
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