L'anémone des bois
L'anémone des bois
« Rien ne résiste au vent... surtout quand il est porteur de poésie. »
L'anémone (anemônê) ne descend pas du vent. Mais le vent grec « anemos » a soufflé sur la fleur, l'a enveloppée de son voile de ressemblance étymologique et l'a emportée avec lui. L'imagination populaire a fait le reste, tissant sa traîne d'explications fantaisistes, telles que « les anémones poussent dans les lieux ventés », ou « elles fleurissent à l'arrivée des vents d'équinoxe », ou « elles s'agitent au vent », ou encore : « les arêtes plumuleuses de l'anémone pulsatille oscillent au vent et en déterminent la direction ».
« Anemônê » désignait en fait plusieurs anémones et tirait son origine de l'araméen « naaman », ancien surnom d'Adonis, dont une fleur passait pour être née de son sang (l'Adonis, cette splendide Renonculacée rouge, en a conservé le nom).
L'anémone des bois : Anemona nemorosa Linné, égaie en mars tous les bois indriens de ses fleurs blanches ou rosées. Elle a pour impératif de fleurir tôt, la pauvrette, avant la feuillaison des arbres qui rend la forêt trop ombreuse au goût des insectes pollinisateurs.
Plante fréquente entre toutes, l'anémone des bois est gratifiée d'une profusion de noms vernaculaires : fleur-du-Vendredi-Saint, fleur-de-Pâques, bassin-blanc, coqueret-blanc, grenouillette-blanche, anémone-sanguinaire (quand elle saigne de rose), Jeannette... et Sylvie surtout, qui lui sied à merveille ( du latin « silva » : bois, forêt). Et pour combler nos rêves de neige, laissons-nous bercer par le poétique « drops-of-snow » : larmes de neige.
Chronique NR du 27 mars 2008
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