L'angélique
Éloge de la rondeur : l'angélique
Les Ombellifères, c'est comme les gens : il en est de
grandes et de petites, de robustes et de frêles, de rondes et de planes, de
droites et de penchées, de poilues et de glabres, d'extravagantes et de sobres,
de sévères et de joyeuses, d'altières et de débonnaires, de solitaires et de
grégaires...
Toutes ont leur allure, leur manière de se tenir, leur
personnalité... leur charme.
L'angélique sauvage : Angelica sylvestris
Linné, amoureuse des lieux humides, est grande et robuste... et surtout
joliment ronde. Ses rondeurs exultent de partout : de ses ombelles, d'abord,
dont la rotondité est accentuée par les têtes globuleuses et serrées des
ombellules ; par la gaine des feuilles, magnifiquement ventrue et à la
turgescence renforcée par la couleur rougeâtre et les nervures saillantes ; par
les tiges rondes et imberbes, souvent teintées de violacé... et par les fruits
elliptiques, magistralement ondulés de larges ailes.
Rondeur... et générosité. C'est inimaginable le nombre
d'êtres vivants qui profitent de ses largesses. A commencer par les ours, qui
raffolent de son jus miellé, et par les Cervidés, qui broutent les fleurs et
laissent sur pied les chaumes creux qui serviront de niche d'hibernation pour
une multitude d'insectes et autres arthropodes – lesquels serviront eux-mêmes
de provende aux oiseaux en hiver.
Et quelle enfance champêtre ne s'est-elle émerveillée devant le spectacle
enchanté des ombelles toutes grésillantes et multicolores d'insectes ?
Note :
Certains spécialistes s'adonnent à de singuliers
inventaires.
Ainsi, 65 espèces d'arthropodes hibernant dans les
tiges creuses d'angéliques furent-elles répertoriées en Allemagne... pendant
que la liste complète des Diptères Phorinae visitant les ombelles fut dressée
par le professeur Baumann. La science a de beaux jours devant elle !
Chronique Echo du Berry du 16 juillet 2009
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