L'anthrisque sauvage
L'anthrisque sauvage
Photo Yvan Bernaer
Les ombelles ne font pas d'ombre,
mais de l'ombe : c'est plus doux.
Francis Ponge, « Pièces »
Coulée écumeuse, blanc fouillis d'ombelles... dans les fossés, le long des routes... devant « Blanche-de-Fontarce »... entre Châteauroux et Valençay,
Les ombellifères blanches... ah ! ... soupire-t-on... toutes les mêmes ! Et pourtant, quel feu d'artifice de statures, d'allures, de manières de se tenir, de se rassembler, de s'habiller... de faciès, de tempéraments, de coutumes...
Mais sûrement sied-il, avant toute chose, de se pencher humblement sur ces fleurs et de les contempler par le menu ; de déchiffrer leurs feuilles – entières, filiformes, diversement pennées ou palmées... de lire leur tige – lisse, canaliculée, anguleuse... de compter leurs ombelles, ombellules, rayons, bractées... et surtout... surtout ! ... d'examiner les FRUITS : linéaires, cylindriques, ovoïdes, ronds, en citrouille... granuleux, écailleux, imberbes, pubescents, poilus, hirsutes, à aiguillons droits ou crochus... souvent sculptés de côtes, d'ailes, d'anneau... sans oublier le bec, dont le style en sort comme une langue de serpent.
L'anthrisque sauvage affiche sa personnalité par sa tige creuse et cannelée, ses bractéoles ciliées, ses fruits lisses et luisants, oblongs, à bec très court... et par ses longs défilés d'ombelles en une joyeuse anarchie !
Chronique NR du 17 mai 2007
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