L'Entolome livide
L'Entolome livide
L'Entolome livide ... quand il se montre tel qu'il
est, avec sa belle prestance, sa tête non livide mais peignée d'un chaud
gris-beige soyeux, ses lames jaunes puis roses, sa jambe d'ivoire, son parfum
de farine fraîche... son goût de farine fraîche !... est alors celui pour qui
fut écrit le proverbe : "L'habit ne fait pas le moine".
Et quand il se déguise, se maquille, se travestit, se
contorsionne... quelle imagination ! Tous y passent... le Clitocybe nébuleux,
le meunier, le mousseron de printemps, le rosé... et même... même le cèpe ! Je
vous raconte :
"Dans le fond d'un panier, petits cèpes et
entolomes – charmants "bouchons de champagne" – jouaient et
s'enlaçaient. Quand arriva l'heure de les séparer, personne n'y parvint. On
s'en alla quérir un mycologue, qui de son nez impitoyable – farine or not
farine ! ... remis de l'ordre dans ce joyeux bazar."
L'Entolome livide est l'empoisonneur numéro un. Rien ne l'amuse tant que d'envoyer les gens à l'hôpital. L'un d'eux se réveillant un jour d'un lavage d'estomac... s'écria : "Dommage qu'il soit toxique... il était drôlement bon !"...
Note
:
L'Entolome
livide : Entoloma lividum (Bulliard) Quélet, abondant en Berry dans les
bois de feuillus argilo-calcaires, pointe le nez en ce moment, parfois en
d'étranges postures (à cause de la sécheresse). Empoisonneur n° 1, certes, mais
fort heureusement rarement mortel, laissant ce triste privilège à l'Amanite
phalloïde.
La
découverte de sa toxicité, nous dit Henri Romagnesi, est due au grand mycologue
francomtois Lucien Quélet (1832- 1899) qui, en ayant un jour mangé chez une de
ses tantes, qui était meunière, garda un souvenir fort désagréable de ce qu'il
appelait plaisamment " la purge de la meunière".
Chronique Echo du Berry du 15 octobre 2009
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