L'exidie blanche
Des glaciers sur les branches
"L'exidie
thurétiane... blanc bleuté couleur des glaciers."
Le bleuté est un superlatif
du blanc.
C'est lui qui creuse au
plus profond de la matière blanche, pour lui extirper sa luminescence sidérale.
C'est lui qui métamorphose la neige tombée de la nuit... en neiges éternelles,
en glaciers qui coiffent les plus hauts sommets du monde.
L'exidie blanche :
Exidia thuretiana (Léveillé) Fries, est rare. Je la découvre
pour la première fois sur une branche de hêtre tombée, en cette partie de la
forêt de Châteauroux qui jouxte Lourouer-les-Bois, peuplée de grands hêtres qui
lui confèrent cette étrange luminescence mordorée à l'automne.
Elle pourrait être prise
pour quelque trémelle blanche ou blanchâtre (Tremella candidans, globospora,
encephala...), mais ses boutons confluents, gélatineux-coriaces, opalins
teintés de bleuâtre – parfois d'ochracé ou de rosâtre – qui virent au rose, au
violet et au brun pourpre sous la goutte de phénol, ainsi que ses spores
cylindriques en haricot, affirment son identité.
Le bleuté est au blanc ce
que le bleu est à la nuit. Ecoutons les paroles du Pierrot de Michel Tournier
(in "Pierrot ou les secrets de la nuit") :
"Ma nuit n'est pas
noire, elle est bleue ! Et c'est un bleu qu'on respire."
Chronique du 1 janvier 2009
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