L'hapalopile en forme de nid
L'hapalopile en forme de nid
Sur le terrain, le mycologue a ses yeux pour voir, son
nez pour sentir, sa langue pour goûter... et sa trousse de réactifs chimiques !
Parmi sa panoplie de base, figurent le sulfate de fer,
le formol, la soude et la potasse, les acides sulfurique et nitrique, l'oxyde
de thallium, le phénol et la phénolaniline, l'ammoniaque...
Le mycologue devient alchimiste... magicien !...
quand, sous les yeux éberlués du novice, il frotte son cristal de fer sur le
pied d'une russule – et allume alors de l'orange feu chez une
"hétérophylle", du vert chez une "xérampéline" – transmute
son phénol en "sang cassis" sur une "olivacée"... fait
naître une goutte d'or à l'oxyde de thallium sur le chapeau sordide d'un
cortinaire infracté... ou encore, provoque cette spectaculaire teinte violette
aux simples vapeurs ammoniacales sur notre polypore.
L'hapalopile en forme de nid : Hapalopilus nidulans (Fries) Karsten,
doit son nom générique à sa consistance molle et tendre à l'état frais (du grec
"hapalos" : mou). Ensuite il devient sec, friable et léger
comme une meringue.
L'été est sa saison de prédilection, et on le
rencontre de-ci de-là sur les branches mortes de divers feuillus. Brun cannelle
à fauve rougeâtre, légèrement en creux... on pourrait en effet le prendre pour
un petit nid d'oiseau !
Note :
Deux autres Hapalopilus sont beaucoup plus rares :
Hapalopilus croceus, orange à carmin safrané, poussant surtout sur chêne,
parfois sur châtaignier (à rechercher en Berry), et Hapalopilus salmonicolor,
rose saumon, résupiné, venant sur conifères.
Chronique Echo du Berry du 23 juillet 2009
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