L'Inocybe de Bongard
L'Inocybe de Bongard
"– Les champignons ont-ils une tête ou un chapeau
?
– Un chapeau,
bien sûr !..."
Et pourtant... si une tête peut être sans chapeau, un
chapeau peut-il être sans tête... sinon sur une chaise, dans un placard, ou sur
un épouvantail à moineaux ?
Forts de ce dilemme, quelques mycologues perspicaces
se creusèrent la tête pour bien nommer les champignons. Ainsi prirent-ils le
mot latin "cybe" (du grec "kubê" : tête) pour
baptiser moult genres mycologiques, tels Inocybe (tête fibrilleuse), Clitocybe
(tête penchée), Hygrocybe (tête humide), Hydrocybe (tête
mouillée), Agrocybe (tête de champ), Dermocybe (tête en peau), Psilocybe
(tête à peau glabre), ou Calocybe (belle tête)...
Ils n'en oublièrent pas pour autant le mot "cephalus"
(du grec "kephalê"), qui entre dans la composition de mots
tels leucocephalus (à tête blanche), leptocephalus (à tête
mince), cephalixus et gloiocephalus (à tête visqueuse), anthocephalus
(à tête en fleur)... ainsi que les mots "caput", "ceps",
qui donnèrent capitatus (pourvu d'une tête), caput-Medusae (à
tête de Méduse), caput-ursi (à tête d'ours), Cordiceps capitata (à
tête de têtard), Dacrymyces capit...
"– Suffit !... Vous me cassez les pieds, avec vos
têtes !
– Oh là là !...
auriez-vous la tête près du chapeau ?"
Note
:
Mais
il n'y a pas que la tête qui compte chez les champignons... il y a aussi
l'odeur ! Notre inocybe des bois argileux du Berry : Inocybe bongardii
(Weinman) Quélet nous le rappelle. Il exhale, selon les naseaux, un parfum de
poire ou de jasmin, de baume du Pérou ou de benjoin... d'eau vaseuse qui monte
d'un déversoir humide et ombragé.
Chronique Echo du Berry du 12 novembre 2009
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