L'ophrys mouche
L'ophrys mouche
Le pêcheur à la mouche, dans sa forge de Muscifer –
son aristocrate laboratoire de plumes, d'ailes, d'abdomens et de thorax –
songea-t-il à l'ophrys mouche ? A notre charmante petite orchidée qui, de son
labelle étroit, brun-noir velouté et plastronné de bleuâtre, imite à merveille
une mouche ?
Y pensa-t-il ... ne fût-ce que pour la beauté de
l'art... car un ophrys mouche ne tombe jamais dans l'eau et les truites ne le
connaissent pas !
Mouches encensées... choyées par l'orchidophile, le peintre
et le photographe capables de s'émerveiller devant des cuivres verts et bleus,
des chinés noirs gris et bruns, des brosses et des nervures de rêve, de gros
yeux qui miroitent de mille facettes. Mouches détestées... laissant çà et là
leur nom à quelque champignon ou plante apte à les tuer : amanite tue-mouches,
plantes carnivores "attrape-mouches" (rossolis et dionées)...
L'ophrys mouche se nomma longtemps Ophrys muscifera
Hudson (du latin "musca" : mouche). Il fut rebaptisé Ophrys
insectifera Linné, par règle de priorité. Le mot "ophrys"
tient son origine du grec "ophrus" : sourcil. L'explication
selon laquelle la pilosité du labelle évoquerait un sourcil ne me convainc
guère. Je lui préfère celle que je me suis forgé : les sépales latéraux des
ophrys, souvent arqués, ressemblent à d'épais sourcils. N'hésitez pas à me
contredire... je ne prendrai pas la mouche !
Note :
L'ophrys mouche est fréquent (mais discret) en Berry ;
il partage les pelouses et bois clairs calcaires avec bien d'autres orchidées.
Chronique Echo du Berry du 28 mai 2009
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