L'oplismène pied-de-coq
L'oplismène pied-de-coq
Photo Yvan Bernaer
Le pied-de-coq ou patte-de-poule est une graminée adventice de mon potager, au même titre que la sétaire verticillée, le panic capillaire et la digitaire sanguine. Toutes quatre s'y plaisent énormément !Une adventice, ou plante adventice, apparaît et croît spontanément en dehors de son territoire d'origine. Elle s'y adapte ou non.
L'adjectif « adventif », « adventive » au féminin, quant à lui, qualifie un bourgeon ou une racine qui prend naissance là où on ne l'attend pas, sur un autre organe, et s'y développe.
Jolis mots, nés du latin « adventicius » : « étranger, surajouté », auxquels se rallie le non moins bel « advenir ».
Au sens figuré et dans un style soutenu, « adventice » en appelle à « ce qui ne fait pas partie de la chose, mais s'y ajoute accessoirement ». Terme qui aurait toute sa place en littérature, pour nommer les ajouts et incises des belles longues phrases de Marcel Proust et de Claude Simon.
Le pied-de-coq : Echinochloa crusgalli (Linné) Beauvisage, est une graminée qui ne porte pas trop mal son nom. En effet, ses panicules spiciformes, alternes et dans des plans différents, évoquent vaguement la patte d'un gallinacé. Le terme « d'Echinochloa » : « gazon hérisson », ne sied qu'à la variété munie de longues arêtes, telle celle observée récemment dans les ornières boueuses du chemin de la vallée des Chézeaux (celle de mon jardin vellois en est totalement dépourvue, on dit qu'elle est « mutique »).
La plante se nommait autrefois « oplismène » (du grec « oplisma » : bouclier), également par allusion à ses arêtes défensives... pourtant fort inoffensives.
Chronique NR du 6 septembre 2007
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