L'orchis à fleurs lâches
L'orchis à fleurs lâches
"L'orchis à fleurs lâches est une belle orchidée
qui pousse dans les prairies humides voisines des étangs"...
Elle est aussi une magistrale illustration d'un mot à
valeurs antinomiques : "lâche" – dans le sens de "pleutre,
poltron, bas, vil – est bien sûr peu reluisant et peu enviable... alors que
"lâche", dans l'acception de "détendu" – de fleurs non
agglutinées, non serrées, mais éloignées les unes des autres, distantes,
aérées, indépendantes, comme investies d'une nonchalante sveltesse, d'une
flegmatique grâce... est tout simplement sublime !
Quantité d'autres mots sont porteurs d'ambivalence. Il
suffit par exemple de penser à "rapace" – entre homme cupide et
oiseaux de pure noblesse : les rapaces diurnes et nocturnes – ou au mot
"matériel", qui oscille entre "esprit bassement matériel"
et "imagination matérielle" : fabuleux échafaudage philosophique et
poétique de Gaston Bachelard concernant les quatre éléments.
Notre orchidée à fleurs lâches : Anacamptis
laxiflora (Lamarck) Bateman, Pridgeon & Chase, aime la
pleine lumière des prairies alcalines humides ou détrempées.
Celle de la photo habite en bordure d'un étang de Bouesse, en compagnie de la rare orchidée négligée : Dactylorhiza praetermissa. La première allume son somptueux pourpre violacé... pendant que la seconde prépare son rose pimpant ; et toutes deux luisent de concert, en une symphonie de pourpres et de roses, modulée de blanches et de violettes.
Note :
L'orchis à fleurs lâches et l'orchis des marais :
Anacamptis palustris (beaucoup plus rare), se ressemblent et peuvent partager
le même milieu. Le labelle du premier ( à lobe central plus court que les
latéraux) est coudé, touché de blanc et "comme plié en deux dans le sens
de la longueur", celui du deuxième (à lobe central dépassant les lobes latéraux) est étalé et
ponctué de pourpre violet.
Chronique Echo du Berry du 11 juin 2009
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