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L'Oreille de Judas

Photo Yvan Bernaer

"Judas ne fut sûrement pas le traître que l'on voulut bien croire. Il entretenait une relation passionnelle avec le Christ... Il est probablement celui des Apôtres qui a le mieux compris le Christ... Il a senti que le Christ l'abandonnait... peut-être le trahissait ?... Jésus avait besoin d'un traître pour mourir... et ressusciter. Pas de religion chrétienne sans Judas !"

(paroles glanées sur "France Culture" : "La Fabrique de l'Histoire", le 5 février 2009)

Notre modeste champignon : Auricularia auricula-judae (Linné) Schroeter, ne demandait rien à personne ; seulement voilà : il pousse sur les sureaux... et c'est à une branche de sureau que Judas se serait pendu.

L'Histoire réhabilite le champignon, en quelque sorte – en même temps que son pendu. Mais je soupçonne que ces ragots éculés ne l'empêchèrent guère de dormir... ni de prospérer, comme il s'y emploie en ce moment en Berry, dans les bosquets riverains et humides ; de-ci de-là, il décore les sureaux d'hiver et quelques autres feuillus de ses petites "méduses" brun-rouge ou bistre sombre, nuancé de pourpre, de violacé ou d'olivâtre.

Note :

"Méduse des arbres" au Japon, "champignon noir" en Chine, "Oreille de Judas" en France, notre champignon peut se consommer cru ou cuit. Quand j'ai la joie de le rencontrer dans la nature, je ne résiste jamais au plaisir de le croquer directement sur l'arbre... d'en savourer tout le croquant gélatineux.

Chronique Echo du Berry du 4 février 2010