L'oronge
L'oronge : le caprice des empereurs
« L'harmonie de ce rouge, de ce jaune et de ce blanc était si juste qu'elle m'enchanta. »
Georges Becker, « La vie privée des champignons ».
Les Romains la nommaient « boletus » et l'estimaient à l'égal de l'ambroisie, qui « rendait immortel », des langues de paon et des « murènes nourries de la chair des esclaves » .Ils l'achetaient au poids de l'or, et la légende veut qu'ils l'emportèrent dans leurs campagnes à travers les Gaules et tentèrent, en vain, de la cultiver.
L'oronge ou amanite des Césars : Amanita caesarea (Scopoli : Fries) Persoon, est incontestablement une des productions de la nature les plus exquises. Son chapeau d'un bel orangé vif et lumineux (avec parfois des lambeaux de voile blanc), ses lames, son pied et son anneau d'un jaune soutenu, sa large volve blanche en sac, ne laissent aucun doute sur son identité. (On se méfiera toutefois de l'amanite tue-mouches – toxique – dont certains exemplaires ont le chapeau orange et sans verrues, mais dont les lames et le pied sont blancs, et la volve en bourrelets friables).
Le mot « oronge » vient de l'occitan « ouronjo » : orange, qui lui-même descend de « l'orange amère » .
L'amanite des Césars aime la chaleur, et sa présence dans l'Indre est de plus en plus régulière chaque année, tant dans les chênaies calcaires que dans les châtaigneraies siliceuses. Les Indriens ont fait sa connaissance... au point d'en rendre jaloux les cèpes !
Chronique NR du 11 septembre 2008
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