L'Orpin reprise
L'Orpin reprise
Les Romains craignaient l'orage. Dans les
régions de montagnes et de collines, ils construisaient volontiers leurs
maisons à mi-pente, et y plantaient joubarbes et Sedum sur les toits, pour les
protéger de la foudre (du latin "sedare" : apaiser, calmer...
les fureurs du ciel !).
Sedum telephium Linné en est un des plus somptueux représentants. Il
emprunte son nom français "Orpin" à ses frères de couleur or (de
"orpiment" : le sulfure jaune d'arsenic des peintres et des
médecins), et ne dédaigne guère se laisser appeler "Reprise",
"Herbe-à-la couture", eu égard à ses propriétés médicinales
cicatrisantes. Ces vertus se retrouvent au reste dans le nom spécifique de la
plante : "telephium" : de Télèphe, roi de Mysie, dont les
blessures par lance furent guéries, cicatrisées par Achille.
Les orpins, les joubarbes et l'Ombilic sont
des Crassulacées (du latin "crassus" : épais) ; leurs feuilles
charnues, crassulescentes, succulentes, sont peltées et ombiliquées chez le
Nombril-de-Vénus, en partie en rosettes basales imbriquées chez les joubarbes –
ce qui les fait ressembler à des artichauts – simples et disposées le long de
la tige chez les orpins.
L'Orpin reprise arbore son opulence pourpre
à la fin de l'été. Il pousse çà et là, avec parcimonie, dans les lieux
rocailleux et les bois clairs du Berry. Sa rencontre est une belle émotion
esthétique... avant la reprise.
Chronique Echo du Berry du 26 août 2010
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