L'Ortie royale
Le
plaisir des Labiées (V) :
L'Ortie royale
L'Ortie royale porte superbement son nom :
ses hautes silhouettes "candélabres", irriguées de sang noir, ses
feuilles en langues dentées, ses fleurs en gueules pourpres jaillissant d'un
fourreau de lances, ses tiges raides et piquantes, renflées sous les noeuds...
nous inclinent au respect.
Son nom scientifique : Galéopsis tétrahit,
trahit une force rude : il nous accroche, nous heurte, nous griffe.
"Galéopsis" nous mène à la belette ("galê" en grec).
La corolle de notre fleur aurait une allure de belette ? Interprétation
douteuse, qui laisse libre cours à l'imagination. Une autre Labiée fait
référence au petit mustélidé : Lamium galeobdolon (ou Ortie jaune) :
l'odeur de ses feuilles froissées évoquerait la "puanteur" de notre
petit mammifère...
Notons que la belette s'est insinuée
jusqu'en mycologie... par la Russule belette : Russula mustelina, la
seule du genre à arborer une couleur et un velouté qui rappellent le petit
carnivore. Le mot belette lui-même signifie "belle petite bête"... ce
qui nous éloigne fort de notre Ortie royale : Galeopsis tetrahit Linné
– laquelle n'est pas une ortie, comme tant d'autres Labiées, nommées ainsi
de par leur ressemblance d'aspect et de feuilles avec les véritables orties.
L'Ortie royale ou Ortie épineuse allume ses fleurs blanches à pourpres, touchées de jaune ou de violet, tout au long de l'été, dans les terrains incultes et les friches forestières du Berry.
Chronique Echo du Berry du 29 juillet 2010
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