La Bétoine officinale
Le
plaisir des Labiées (IV) :
La Bétoine officinale
Bétoine... OINE... Les joues se
gonflent comme un ballon de baudruche... et se dégonflent lentement par le
goulot de la bouche... en expirant le OINE.
Les mots en OINE sont rares, et tous
ont en commun cette turgescence qui se dégonfle. Pensons à Antoine, Sidoine,
idoine, moine, Macédoine, cétoine, pivoine, aigremoine... Le "O"
rond l'emporte sur le "I" pointu, le phagocyte et le soupire
doucement.
Avant d'être "Bétoine", la fleur
fut "Betonica", et plus lointainement encore "Vettonica"
: Pline l'avait nommée en référence aux Vettons, peuple de Lusitanie, l'actuel
Portugal.
Contemplons notre Bétoine... cherchons où
se cache sa rondeur. Elle se situe dans les grosses crénelures rondes et
émoussées de ses feuilles, dont les supérieures se tiennent droites et
légèrement retombantes comme un col de chemise.
La Bétoine se nomme maintenant Stachys
officinalis (Linné) Trevisan ( du grec "stakhus" : épi
de blé). Au sein de la vaste famille des Labiées ou Lamiacées, le genre Stachys
se caractérise par l'inflorescence en épi, les fleurs groupées en
verticilles, la corolle à 2 lèvres, à 4 étamines (2 grandes et 2 petites), le
calice cylindrique, à 5 dents aiguës-piquantes.
La Bétoine se plaît dans les landes, les
bois clairs et le prés acides du Berry.
Note :
Les genres Lamium et Galeopsis sont proches du genre Stachys. En
voici les principales différences au niveau de la corolle :
Lamium : lèvre supérieure en casque, lèvre inférieure à lobes
latéraux aigus ou très petits.
Galeopsis : lèvre supérieure en casque, lèvre inférieure munie de 2
gibbosités à la base.
Stachys : lèvre supérieure plane ou convexe, lèvre inférieure à 3 lobes larges
et obtus.
Chronique Echo du Berry du 15
juillet 2010
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