Archives Fonge et Florule

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La bruyère cendrée

La bruyère cendrée

 

Photo Yvan Bernaer

 

La métonymie est une figure de style qui, par un même terme, exprime un concept pour un autre, lequel lui est uni par une relation nécessaire.

Par exemple, la cause pour l'effet : « vivre de son travail » pour « vivre de l'argent de son travail » ; le contenant pour le contenu : « boire un verre » pour « boire le vin qui est dans le verre » ; le signe pour la chose signifiée : « la couronne » pour « l'autorité royale » ; un organe du corps pour les sentiments qui lui sont associés : « le coeur » pour « l'amour » ... ou encore le lieu pour la plante qui y pousse – et vice versa, ce qui fut le cas pour notre fleur : « bruyère » signifiait à l'origine « champ de petites fleurs roses » ... avant de devenir la plante elle-même. Et par un juste retour métonymique, la fleur s'infiltra à nouveau dans le nom de lieu, avec « terre de bruyère », « coq de bruyère », et « brande » : lande où poussent la bruyère-à-balais (la brande) et autres bruyères.

La bruyère cendrée : Erica cinerea Linné, tient son origine du latin « brucus », emprunté au gaulois « bruko » . Mots durs, aux sonorités rugueuses... qui entrèrent sûrement en conflit avec la douceur rose (et cendrée par les rameaux) des paysages bruyéreux, avec le murmure des millions de petits grelots agités par le vent... tant et si bien que le mot lui-même ne put que s'adoucir, s'édulcorer et se murmurer... devenir « bruyère » ... pour le plus grand bonheur de nos oreilles et de nos yeux !

 

Chronique NR du 14 août 2008



16/08/2008
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