La campanule raiponce
La campanule raiponce
Photo Yvan Bernaer
N'est-il gratifiant pour l'esprit – voire un rien enivrant – d'apprendre que nos belles campanules, qui peignent en violet tendre les talus de l'Indre en ce moment, sont de même filiation linguistique que le breuvage des Dieux : le champagne !
C'est en effet en Campanie, en Italie méridionale, le long de la mer Tyrrhénienne, qu'auraient été fabriquées les premières cloches (« campana » en latin)... bucolique région qui engendra également les mots « campagne, camp, campanile, campagnol, champ, champêtre, champagne... et même champignon ! ».
Des cloches, comme le notait judicieusement le mycologue Marcel Josserand... il en est de toutes sortes !... des clarines au profil parabolique aux cloches à profil contre-courbé, et l'adjectif « campanulé » qui en dériva – notamment pour décrire certains chapeaux de champignons – pour fort joli qu'il soit, n'en demeure pas moins ambigu.
La campanule raiponce : Campanula rapunculus Linné, est une des campanules les plus fréquentes parmi la dizaine d'espèces qu'abrite le département de l'Indre. Elle affectionne les talus, les prairies et les bords de chemin sur sol sec. Un attribut de taille permet de la déterminer immédiatement : sa racine fusoïde, de la forme et de la couleur d'un navet (« rapa » en latin, d'où l'épithète « raiponce »). Mais ne l'arrachez surtout pas ! Portez plutôt votre attention sur la belle grande panicule violette, aux feuilles caulinaires linéaires-lancéolées, aux fleurs plus longues que larges, peu étalées, échancrées au tiers de leur corolle et dotées d'un calice aux dents longues et fines.
Chronique NR du 28 juin 2007
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