La Cardère à foulon
La Cardère à foulon
Le silence aime l'hiver... quand la campagne est pétrifiée de givre, que les arbres se dessinent en noir et blanc, que les oiseaux se taisent et que l'étang cesse de murmurer au brésil.
La neige apporte une dimension supplémentaire au silence :
Le silence de la neige est tellement primordial qu'il lance immédiatement l'imaginaire vers "l'effrayant silence des solitudes infinies" et vers le cortège interstellaire d'images cosmiques...
Silence absolu de la neige... tel qu'il régnera encore lorsque toute vie sera abolie, ou plutôt tel qu'il devait régner avant toute vie.1
Les Cardères à foulon en ont-elles conscience, encapuchonnées d'hiver et dardant leurs noires bractées en fer de lance vers un ciel immensément blanc ?
Le temps où elles cardaient la laine est révolu, et elles s'adonnent à des plaisirs plus ludiques et "touristiques", qui tiennent de la station thermale et du salon de thé : tantôt Baignoire de Vénus, tantôt Fontaine ou Cabaret des oiseaux, elles développent ces activités printanières et estivales grâce à leurs feuilles opposées, soudées en vasque traversée par la tige.
La Cardère à foulon2 se plaît sur les talus, dans les friches forestières... dans les prairies négligées.
Chronique Echo du Berry du 13 janvier 2011
1 La psychanalyse de la neige, Gilbert Durand
2 Dipsacus fullonum Linné (= Dipsacus sylvestris) ; du grec dipsaô : avoir soif.
Dipsacus pilosus, beaucoup plus rare en Berry, à bractées ne dépassant pas le capitule (qui est sphérique et plus petit), croît dans les aulnaies-peupleraies riveraines à hautes herbes.
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