La carotte sauvage
La carotte sauvage
La fin d'été tricote aux friches des pull-overs chinés, jaunes et beiges des picrides et des graminées séchées, blancs et bruns des carottes sauvages et des grands Rumex.
La carotte sauvage : Daucus carota¹ linné, est à la fois l'Ombellifère la plus banale qui soit... et la plus fantastique.
Banale, elle l'est par son omniprésence dans nos paysages, de juillet à octobre, sur le bord des routes, dans les friches et les champs après culture.
Fantastique... par tous les potentiels, toutes les merveilles qu'elle rassemble en sa personne : elle est l'enfant douée des Ombellifères.
"Que dire de la carotte sauvage qui ne soit à son avantage² ? ... son ombelle en nid d'oiseau³, en fin de floraison, finement décorée d'un involucre "en fer forgé"... son intrigante petite fleur pourpre⁴ au milieu... ses fruits à aiguillons glochidiés (en petits harpons), qui ainsi voyagent sur les animaux... ses étonnantes aptitudes à l'hybridation, ses qualités fourragères, médicinales, mellifères et aromatiques..."
N'oublions pas sa domestication, ses variétés horticoles, et surtout sa sous-espèce cultivée, venant d'Afghanistan : elle était violette à l'origine – et rendait la soupe violette ! Elle devint orange à partir du 17e siècle, en Hollande...
"– Dîtes... pourquoi cette étonnante petite fleur pourpre au centre de l'ombelle ?
– Par coquetterie, bien sûr ! "
Notes :
1 – Il s'agit très précisément de Daucus carota Linné subsp. carota var. carota, la plus courante des Ombellifères françaises, à racine peu charnue, blanchâtre et désagréable au goût, à feuilles découpées en lobes lancéolés à linéaires.
2 – Propos repris en grande partie du compte-rendu de la mini-session Apiacées en Pays royannais, par Martine Bréret & Dominique Pattier (bulletin S.B.C.O. 2008, Tome 39, page 286).
3 – "Les ombelles qui se recourbent fortement en nid sont adaptées à l'alternance de périodes sèches et humides, et les semences qui nécessitent une post-maturation hivernale sont reliées à des hivers froids. Ce qui précède semble indiquer une origine steppique qui est en accord avec la provenance de la carotte cultivée." (in "Ombellifères de France", Tome 2, page 970).
4 – Aux dires de Jean-Pierre Reduron, auteur de la magistrale monographie "Ombellifères de France" (Édition Société Botanique du Centre-Ouest, 2007-2008), la petite fleur pourpre... demeure une énigme.
Chronique Echo du Berry du 17 septembre 2009
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 57 autres membres