La Céphalanthère rose
La Céphalanthère rose
Les céphalanthères sont dissidentes dans le
monde des orchidées. Elles n'exhibent pas cette débauche de sensualité et de
séduction qui est le lot de la plupart d'entre elles – par leur labelle en
lèvre ou en langue, lourdement fardé, coloré, orné, empourpré ou velouté...
Elles sont au contraire dans l'élégance
discrète et raffinée : leurs fleurs simples, à divisions aiguës, en épi lâche,
s'ouvrent peu... et nécessitent l'intelligence du regard pour distiller leur
altière beauté.
La Céphalanthère rose : Cephalanthera rubra (Linné) Richard,
est sûrement la plus coquette des trois céphalanthères, de par sa belle couleur
rose vif, et par sa poussée un peu plus tardive : elle passe plus de temps à se
préparer, à se faire belle.
Elle doit son nom générique à la forme
arrondie, "en tête", de ses anthères (extrémités fertiles des
étamines). Quant à son nom de couleur : "rubra" : rouge, il
est le fruit d'une alchimie psychique¹ classique qui consiste à faire glisser
une couleur faible : le rose, vers une couleur forte, émotionnelle : le rouge
(la couleur du sang).
La Céphalanthère rose est presque aussi
rare que la Panthère rose. Si vous souhaitez la surprendre... insinuez-vous
dans la vallée de l'Anglin², de la Creuse, du Suin ou de la Bouzanne.
Notes :
1 – Voir la chronique sur le Compagnon rouge, dans L'Écho du Berry
du 9 juillet 2009.
2 – On pourra se reporter au bel "Atlas de répartition des
orchidées de l'Indre", réalisé tout récemment par Indre Nature (voir
L'Écho du Berry du 20 mai 2010).
Chronique Echo du Berry du 3 juin
2010
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