La Grande ciguë
Le long des cultures, sur la route de La Châtre à Châteaumeillant, la Grande ciguë dresse ses imposantes et éphémères haies, d'une teinte diffuse, vert-blanc, blanc-vert, soupe de poireaux aux vermicelles, induite par ses nombreuses ombellules fusionnant avec le dense feuillage vert, découpé comme celui des cerfeuils. La Grande ciguë, c'est aussi ces tiges rondes et lisses, maculées de taches vineuses1, cette odeur d'urine de souris dégagée par les feuilles froissées, et ces fruits spectaculaires à côtes ondulées-crénelées.
La Grande ciguë est aux plantes ce que l'Amanite phalloïde2 est aux champignons : terriblement mortelle ! Son nom est indissociablement lié à Socrate, à qui elle fut administrée pour lui procurer une mort plus douce.
La Grande ciguë : Conium maculatum Linné, aime la plaine, la pleine lumière, les terres relativement chaudes, de préférence argileuses ou calcaires, riches en azote. Si ses habitats primaires se situent dans le lit majeur des rivières et sur leurs berges, on la rencontre de plus en plus souvent dans les lieux rudéraux, les décombres, sur le bord des routes et autoroutes, et surtout en lisière des cultures, conquérant ainsi la place laissée par les herbicides et pouvant devenir dangereuse si elle se mêle à la récolte.
(11 juillet 2013)
1 Il existe une sous-espèce beaucoup plus rare : viride, dont les tiges vert glauque ne sont pas maculées de rouge vineux.
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