La Laîche aiguë
Sur les sables de la Loire, à La Charité-sur-Loire par exemple, les épais massifs de la Laîche aiguë me font penser à quelque yack, aux longs poils verts recouvrant leurs flancs jusqu'au sol. À chacun sa métaphore !
Dès que je m'approche, me voici subjugué par le chiné vert et noir des longs épis femelles – sortes de nattes tuilées de glumes noires sur utricules verts. De plus près encore, les fines écailles acuminées luisent de tout leur ébène, attisées par le vert tendre des utricules à bec court d'où émergent deux stigmates. Au-dessus, deux, trois ou quatre épis mâles dansent telles des flammes brunes.
La Laîche élevée, aux épis femelles à deux stigmates, pareillement sertis de vert et de noir, ressemble beaucoup à notre Laîche aiguë : Carex acuta Linné. Mais là où la
première forme des touradons*, notamment sur les étangs de Brenne, et porte de courtes bractées, la seconde est rhizomateuse et échevelée de longues bractées qui dépassent l'inflorescence.
La Laîche aiguë aime les rivières calmes. Vous pouvez l'admirer au bord de l'Indre, au niveau du pont de Déols, ou le long de la Creuse, à Saint-Gaultier, Fresselines ou Châteaubrun.
(24 mai 2012)
*Voir la chronique Les touradons brennoux, in L'Écho du Berry du 24 février 2011.
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