La Laîche des rives
La Laîche des rives
La rive est une lisière. Elle est une zone de passage, où l'eau infiltre la terre, et où la terre livre à l'eau un peu de son humus, de son odeur et de son végétal.
La Laîche (ou Carex) des rives : Carex riparia Curtis, est une de ces majestueuses synthèses de l'eau et de la terre.
Le latin "ripa" : rive, fut utilisé en français pour former les jolis mots que sont "ripicole" : ami des rives, et "ripisylve" : forêt naturelle le long d'un cours d'eau. "Ripicole" est à séparer de son presque homonyme : "rupicole" (du latin "rupes" : rocher) : poussant dans les rochers, proche de "rupestre" : croissant sur les murs et les parois rocheuses.
La Laîche des rives est un de ces grands carex qui ourlent les rivières ou les ruisseaux, et ceinturent les queues d'étangs en Brenne. Elle appartient aux eucarex (carex vrais) ; ses fleurs mâles sont regroupées sur trois à six gros épis brun foncé, érigés en haut de la plante, pendant que ses fleurs femelles se nichent ou balancent sur de longs épis cylindriques, verts et blonds.
Ce beau et puissant carex est facile à reconnaître, à apprivoiser... à ceci près qu'il ressemble beaucoup à son voisin : Carex acutiformis (cependant plus grêle d'allure), qui est censé partager les mêmes milieux que lui (mais je n'ai jamais observé les deux carex en association). La littérature botanique témoigne d'un certain laxisme, quant à la différenciation des deux espèces ; il faut lire de nombreux ouvrages, les comparer... et surtout aller vérifier chez Dame Nature. Les bords de rivières et les ceintures d'étangs, c'est comme les châteaux de la Loire : ça se visite !
Note :
Carex riparia est un « superlatif » de Carex acutiformis : il est plus robuste, possède 5 à 6 épis mâles plus gros (il y en a 3 au maximum chez C. acutiformis), a des épis femelles plus longs et des feuilles plus larges.
Autres différences : C. riparia a des gaines basilaires entières, à nervures transversales bien marquées, alors qu'elles sont déchirées et à nervures transversales peu visibles chez C. acutiformis. La glume femelle est aristée chez C. riparia, elle est seulement acuminée chez C. acutiformis. Enfin, la glume mâle est aiguë chez C. riparia, alors qu'elle est obtuse chez C. acutiformis. Dans l'Indre, C. riparia est plus fréquent que C. acutiformis.
Chronique Echo du Berry du 27 mai 2010
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