La Lathrée clandestine
Clandestinement, en cachette, à la dérobée, en catimini, en tapinois, furtivement, discrètement, en secret... c'est bien ainsi qu'apparaît et vit la Lathrée clandestine1, sur la terre nue, dans l'herbe, dans les feuilles mortes, au pied d'un peuplier, d'un aulne, d'un saule, d'un chêne ou d'un noisetier.
Le tempérament résolument caché de cette étrange fleur violette – tête d'oiseau ou moine cucullé2 – s'inscrit doublement dans son nom : Lathrée est modelé dans le mot grec lathraia : caché.
Mais pourquoi notre fleur, fort belle et séduisante, vit-elle cachée ? Sont-ce ses moeurs parasitaires3 qui l'inclinent à la honte, au retranchement ? Le botaniste et le promeneur n'en croient rien : à chaque fois qu'ils la découvrent dans la nature, ils replongent émerveillés dans le monde de l'enfance : dans les rêves de cachettes, de secrets et de trésors murmurés.
(19 avril 2012)
1La Lathrée clandestine : Lathraea clandestina Linné, est fréquente en Berry sous les peupliers dès le mois d'avril. Beaucoup plus rare est sa cousine la Lathrée écailleuse, de couleur blanc rosâtre (voir chronique dans L'Écho de Berry du 16 avril 2009). L'une comme l'autre possèdent un rhizome ramifié recouvert d'écailles charnues, et noircissent en séchant.
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