La Lécidelle olivâtre
La Lécidelle olivâtre
Les jeunes frênes ont une écorce lisse à souhait... qui sied à merveille à la Lécidelle olivâtre, allergique à la moindre aspérité ou rugosité.
Percevoir les minuscules pustules noires incluses dans la surface huileuse, gris crème olivacé blanchâtre, requiert un regard coulis qui fait loupe et une main peau de chamois.
Ces petits points noirs, diffus ou concentrés en une savante calligraphie sur le parchemin oléagineux du thalle, bien délimité par une ligne hypothalline1 sombre, fendillé telle une vieille porcelaine, sont les apothécies lécidéines2 de notre lichen : Lecidella elaeochroma3 (Acharius) Choisy.
La réaction jaune du thalle à la potasse, rose à l'eau de Javel, et la microscopie : épithécium4 vu en coupe d'un magnifique bleu-vert-violet, spores5 ellipsoïdes simples et incolores, complètent le tableau de ce lichen omniprésent sur les écorces lisses des feuillus... et qui en est en quelque sorte leur tatouage.
1 Du grec hypo : au-dessous, et thallos : rameau. Ligne généralement noire, due au débordement périphérique de l'hypothalle : couche d'hyphes située sous la médulle, limitant certains thalles crustacés.
2 Apothécies à « rebord propre » - contrairement aux apothécies lécanorines, à bord thallin qui « ressemble à un col roulé ».
3 Du grec elaion : huile d'olive. Allusion à la fois à la couleur olivâtre du thalle et à son aspect huileux.
4 Épithécium ou épihyménium : zone plus ou moins colorée, située dans la partie haute de l'hyménium, et constituée par l'ensemble des terminaisons renflées des paraphyses : filaments fungiques stériles de soutien et « d'emballage » des asques.
5 Spores : 8-15 x 6-9 microns.
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